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Archive for février 2012






La boudrague qu'es aquo?

Ben une boudrague pour vous ça ne vous évoque rien peut-être mais si je vous dit le Tizi, le Hotteux, le Porte-selle ou le Jeudi???
Non toujours pas! Bon c'est tout bêtement les multiples noms de l'éphippigère des vignes! Non plus!!! Bon derrière tout ces noms folkloriques se cache un ennemi des jardiniers (enfin ça n'engage qu'eux!). En effet tout ces sobriquets désigne Ephippiger ephippiger une grande sauterelle pourvu d'ailes vestigiales (réduites et donc non fonctionnelles pour le vol).

Cette espèce de sauterelle, est bien connu des viticulteurs et des jardiniers amateurs, car celle-ci est friande des jeunes feuilles  de diverses essences végétales dont la vigne. Mais son régime ne se limite pas à cela, elle apprécie aussi les ronces, les pissenlits mais aussi divers arthropodes (mouches, chenilles, ...) morts ou vifs!
Les critères pour identifier sont sa grande taille (de 20 à 30mm), son pronotum (partie des insectes présente juste derrière la tête et couvrant le thorax) en forme de selle (d'où le nom de Porte-selle). Enfin ses ailes atrophiés en forme de plaque qui lui servent d'instruments de musique pour produire sa stridulation caractéristique, donnant phonétiquement un : "ti-zi" (d'où le nom de Tizi ou Jeudi). Ce chant peut s'entendre de jour comme de nuit, et il est émit autant par les mâles comme par les femelles.

Pour l'observer, plutôt que de traîner dans les jardins ou les vignobles, où elle est au finale assez rare, cherchez plus dans les friches, les bords de chemin ou la garrigue, ceci d'août à septembre.
En France on compte 3 espèces d'éphippigères: E.ephippiger, E.terrestris, E.provencialis (cliquez sur les noms pour en savoir plus). Mais leur identification au simple coup d'oeil est plutôt ardue!

Pour les clichés les 4 premières photos représentent un mâle trouvé en garrigue et les 2 dernières (pas terribles!) une femelle trouvée en maquis. Vous remarquerez qu'il est aisé chez les sauterelles de distinguer les mâles des femelles, par la présence chez mesdames d'un long sabre (l'oviscapte ou tarière) servant à pondre ses oeufs dans le sol. Cette particularité anatomique est caractéristique des sauterelles et des grillons représentants des Ensifera sous-ordre des Orthoptères qui se différencie des Caelifera soit les criquets dont les femelles ne possèdent pas de tels appareils et se caractérisent aussi par de courtes antennes.

Voilà pour la boudrague! Maintenant j'ai juste envie d'être à la fin de l'été pour faire une ballade en soirée au chants des tizis...

A plus.
La boudrague! Full View


Le Sicilien! Un film américain de 1987 avec Christophe Lambert...non je déconne! Je vais vous parler du lézard des ruines (Podarcis sicula), et ainsi essayer de faire quelque chose de plus intéressant que ce film médiocre.

Bref, le lézard des ruines est une espèce originaire du "refuge italien". Avant de continuer, juste une explication de la notion de "refuge" en paléoécologie. Un refuge est une zone géographique où les espèces ont pu survivra lors des périodes glaciaires. Ainsi en Europe nous avons 3 principaux "refuges": le refuge ibérique, le refuge balkanique et enfin le refuge italien. Pour plus d'info ce lien de l'INRA (surtout l'intro) puis cet article.

Alors pourquoi tout ce bla-bla de vieux conférencier, tout simplement car même si le lézard des ruines est une espèce européenne, sa présence en France est due à l'intervention indirecte de l'homme. Tout d'abord la sous espèce toscane (P.s.campestris) dans l'antiquité dans la région de Bastia et d'Aléria (en Corse), puis au XIXème siècle au sud de l'île la sous espèce sarde (P.s.cetti) et enfin la sous espèce toscane colonisa le continent d'abord au Château d'If dans la rade de Marseille vers 1880 puis très récemment via le commerce d'oliviers italiens à Hyères.
Au final ce beau lézard s'ajoute à la longue liste des espèces invasives source de perturbations de l'équilibre des écosystèmes. Ainsi on retrouve le lézard des ruines sur plusieurs localités du pourtour méditerranéen et même aux Etats-Unis. Le problème majeur constater à ce jour avec cette espèce, c'est l'entrée en compétition de celle-ci avec les espèces autochtones. Comme en Corse où le lézard des ruines a pris la place au lézard tyrréhnien (Podarcis tiliguerta) notamment sur la frange littoral ou les milieux ouverts par l'homme (friches, cultures,...). Mais bon il y a ici rien d'inquiétant pour les autres espèces de lézards corses qui se portent assez bien au final. Il est seulement important d'éviter de nouvelles introduction notamment dans les milieux micro-insulaires.

Pour ma part ces photos ont toutes étaient prises en Corse. Ces clichés représentent la sous espèce P.s.campestris rencontrée dans la plaine d'Aleria (avec une femelle d'abord puis un beau mâle et enfin une autre femelle). Sur le terrain c'est une espèce assez facile à contacter car il peu être relativement abondant et peu farouche, ce qui n'est pas forcément vrai pour la sous-espèce P.s.cetti laquelle que je n'ai pu contacter malgré plusieurs jours de prospection sur le plateau bonifacien! Pour leur reconnaissance leur morphologie est plus trapue que les lézards des murailles ou le lézard tyrréhnien, la gorge des adultes n'est jamais contrastée, elle présente souvent une couleur bien blanche. Pour plus de détails vous avez ce bouquin très très bien.

Une dernière chose très intéressante qui concerne notre lézard des ruines une étude faite entre 1971 et 2004, montre que cette espèce volontairement introduite dans un îlot méditerranéen a pu évoluer de manière significative en une trentaine d'années. Une évolution à échelle humaine, chose rarement étudiée notamment chez les vertébrés. A lire ici!
Merci!
A plus.
Le sicilien Full View





Aujourd'hui je vais vous présenter brièvement la mignonne de nos jardins, la rainette méridionale! Il faut savoir tout d'abord qu'en France on compte plus d'une vingtaine d'espèces d'Anoures (crapauds, rainettes, grenouilles...) qu'on appelle de manière commune grenouille ou crapaud si ceux-xi sont plus ou moins gracieux!

Bref, nous reviendrons sur ceux-là plus tard, aujourd'hui nous allons nous intéresser aux rainettes. Il existe 3 espèces en France qui malgré leur aspect très proche, ne se croisent que très rarement, en effet, la rainette verte (Hyla arborea) se rencontre sur la globalité du territoire hormis le pourtour méditerranéen. Puis la rainette méridionale (Hyla meridionalis) qui comme son nom l'indique fréquente les régions plus douces de la Méditerranée (en dehors de la Corse) en débordant chez sa cousine sur le Sud-Ouest. Enfin il existe une espèce en Corse (Hyla sarda). 

Sur les clichés présentés vous y retrouverez la rainette méridionale, espèce qui peut être abondante dans ma région. Ainsi il n'est pas rare de trouver ces élégants petits amphibiens dans votre jardin ou dans les parcs publics, à glaner quelques insectes ou entendre les mâles chanter leur sérénade proche des points d'eau. Ces chants peuvent atteindre des hauts niveaux sonores dans les roselières où on peut les entendre à plusieurs kilomètres!

Ces "fines grenouilles" ne sont pas inféodées aux milieux aquatiques, au contraire ce sont des espèces arboricoles qui colonisent les milieux aquatiques (le plus souvent les mares temporaires) uniquement pour la reproduction. Donc inutile de mettre les rainettes que vous retrouvez au pied de vos arbustes ou derrière les volets dans un bocal rempli d'eau en pensant lui sauver la mise vous lui causerez plus de tort qu'autre chose! Laissez la où vous l'avez trouvé afin qu'elle continue son festin d'invertébrés, à ce titre il faut savoir que dans les zones humides les adultes et les têtards de rainettes contribuent à une démoustication verte!
Pour plus d'infos un site pas mal sur l'herpetofaune française et pour les pitchounets ce site très ludique!
A plus!
Miss Green Full View

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