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Archive for 2012





Après une marche sous le soleil traître du début de saison, peut-être que comme moi, vous vous êtes assis sur une pierre afin de reprendre votre souffle au milieu de buissons, et soudain vous décelez une présence parmi les hautes herbes. Vous vous concentrez mais au départ vous n’apercevez rien, puis votre regard s'affine et le voilà! Vacillant sur ses 4 pattes, les 2 pattes ravisseuses ramené vers sa tête, un drôle de petit insecte orné d'une corne et l'abdomen complètement recourbé vers la verticale. Voici le diablotin!

Le diablotin a des allures de mantes avec laquelle il partage le même sous-ordre des mantoptères (ou mantodea) inclus dans l'ordre des dictyoptères (où l'on rencontre aussi les blattes et les termites). Cette mante miniature ornée d'un casque et dépourvue d'ailes et d'élytres et en fait la forme larvaire de l'empuse  et plus exactement l'empuse pennée (Empusa pennata). Notez que le nom d'empuse vient de la mythologie grec où Empuse ou Empousa est un démon prenant l'apparence d'une femme pour séduire les jeunes hommes afin de les dévorer! Démon, diablotin! En voilà des jolis surnoms qui l'oppose sa cousine dîtes plus pieuse!

Bref, sur ces photos vous retrouvez deux individus différents à des stades différents, le plus petit, est une larve femelle trouvé dans la sansouire, donc un diablotin et le second plus trapu et plus coloré est un individu adulte femelle rencontré en garrigue. Chez cet insecte le dimorphisme sexuel est évident, en effet (même si je ne pourrais vous le montrer faute de mâle à mon tableau de chasse!), les mâles adultes ont des antennes en forme de plumes (d'où leur nom d'empuse pennée) du coup les larves de ceux-ci possèdent ainsi des antennes plus renflées. Pour admirer les antennes des mâles c'est encore ici!

Si vous voulez avoir la chance de croiser notre petit diable, surveiller les végétaux buissonnant ou les hautes herbes, durant les jours de beau soleil, durant lesquels ces insectes partent en quêtes de proies, à l'affût pouvant ainsi rester immobile pendant des heures. En France on ne rencontre qu'une espèce d'Empuses sur les 3 présentent en Europe. Sa distribution est méridionale, ainsi on la retrouve sur le pourtour méditerranéen et sur la façade atlantique sud. 
De la fin de l'été jusqu'au printemps on pourra trouvé les larves (diablotins) qui donneront les adultes (empuses) observables le reste de l'année. Le fait que cette espèce passe l'hiver en tant que larve est une chose rare chez les insectes, de ce fait les besoins métaboliques des diablotins lors de l'hiver sont fortement réduits et ainsi ils peuvent passer plusieurs jours sans faire un seul repas! Une fois la mauvaise saison passée, les proies de nos démoniaques petits prédateurs se trouvent en nombres, ainsi les diablotins grossissent et deviennent courant mai des démons: les empuses! La reproduction se déroule au début de l'été, la femelle pond son oothèque, qui donnera plusieurs diablotins dans l'été, puis les adultes mourront tandis que leurs rejetons se prépareront à passer des jours plus froids. Voici un site pour en savoir plus sur ces petits êtres aux allures méphistophéliques!

Malgré leur apparence diabolique ces insectes sont totalement inoffensif et donc ne courrez pas chercher la bombe insecticide, si vous avez la chance d'en avoir au fond de votre jardin. Surtout que par son action de prédation elle pourra vous aider à réduire le nombres des insectes qui pourrait nuire à vos cultures. Bref prenez le temps de contempler ces oeuvres divines (et non démoniaques) de la nature.
A plus!

Le petit démon des hautes herbes Full View



Les libellules! 
Aujourd'hui, nous allons nous intéresser à ces fascinants insectes que sont les Odonates c'est à dire les libellules et autres demoiselles. 
Un peu de biologie d’abord, ces insectes sont des hémimétaboles, c'est à dire des arthropodes qui ne possèdent pas de stade immobile entre la phase larvaire et la phase adulte (ou imago). On compte alors 3 stades: oeuf, larve et imago. Souvent larves et imago occupent des milieux différents, diminuant ainsi les risques de compétitions entre les 2 stades. On opposera aux hémimétaboles, les amétaboles (sans stade larvaire) et les holométaboles (qui possèdent un stade supplémentaire la nymphe).
Bref revenons à nos bestiaux! Ou plutôt à l'ordre des Odonata qui comptent 2 sous-ordres les Zygoptera (les demoiselles) et les Anispotera (les "grosses" libellules). Les premières sont d'allures fines et ont un vol plus indolent que les secondes qui patrouillent souvent sans arrêts champs, rivières,...
Malgré leurs doux noms, ces insectes non rien de paisibles! Au contraire tandis que les adultes patrouillent les airs tels des hélicos US à la fin des années 70 en Asie et déciment tout les petits insectes volants qui passent à leur portée. Les larves durant leur vie aquatique harponnent tout ce qui est comestible (crustacés, insectes, voire poissons et amphibiens!).
Aujourd'hui je vais vous présenter une espèce d'Anisoptera: l'Anax empereur (Anax imperator). Avec son corps de plus de 7cm et son envergure de plus de 10cm, cette libellule fait ainsi partie des plus grands insectes de nos régions. Patrouillant sans cesse les étangs et autres mares, elle est du coup difficile à observer, d'autant plus qu'elle à l'habitude de se poser en hauteur!
Côté coloration, l'abdomen du mâle est bleu vif avec une bande noire sur le dos, tête et thorax agrémentés de vert, la femelle est plus dans les tonalités verdâtre-bleuté, la bande dorsale brune.
Après l’accouplement, les femelles pondent seules dans des débris végétaux flottants ou insèrent les oeufs dans des tiges de plantes aquatiques. Les oeufs éclosent entre 3 et 6 semaines.
Puis la larve vivra jusqu'à deux ans sous l'eau, selon les régions, où elle pourra se repaître à outrance d'une bonne partie des invertébrés aquatiques qui la rencontreront! D'ailleurs un point commun à toutes les larves d'Odonata c'est leur labium (une des pièces buccales) modifier en une arme de projection, celui-ci au repos est replié sous la tête et le thorax et couvre une partie de la tête d'où son nom de "Masque d'Aeschne". Une petite vidéo pour mieux comprendre!

Pour ce qui est des photos, les 3 dernières vous présentent une femelle d'Anax empereur rencontré l'été dernier. J'ai eu ce jour là plus de chance que la malheureuse, car pour pouvoir faire des portraits de ces tumultueux insectes il faut être patient ou avoir de la chance! En fait celle-ci été incapable de voler et se débattait au sol, après l'avoir examiné j'ai remarqué qu'une de ses ailes été légèrement pliée par un bout de toile d'araignée (cf. 3ème photo). Après quelques clichés j'ai délicatement enlever l'entrave afin qu'elle continue son règne de terreur, vu que moins d'un quart d'heure plus tard je l'ai vu capturé et dévoré une de ces cousines (une Orthetrum cancellatum).
Puis la dernière (de moins bonne qualité) présente une autre libellule de la même famille un mâle d'Aeschne mixte (Aeschna mixta).
Bref...à suivre!
A plus.

Les billules (part.1)! Full View






La boudrague qu'es aquo?

Ben une boudrague pour vous ça ne vous évoque rien peut-être mais si je vous dit le Tizi, le Hotteux, le Porte-selle ou le Jeudi???
Non toujours pas! Bon c'est tout bêtement les multiples noms de l'éphippigère des vignes! Non plus!!! Bon derrière tout ces noms folkloriques se cache un ennemi des jardiniers (enfin ça n'engage qu'eux!). En effet tout ces sobriquets désigne Ephippiger ephippiger une grande sauterelle pourvu d'ailes vestigiales (réduites et donc non fonctionnelles pour le vol).

Cette espèce de sauterelle, est bien connu des viticulteurs et des jardiniers amateurs, car celle-ci est friande des jeunes feuilles  de diverses essences végétales dont la vigne. Mais son régime ne se limite pas à cela, elle apprécie aussi les ronces, les pissenlits mais aussi divers arthropodes (mouches, chenilles, ...) morts ou vifs!
Les critères pour identifier sont sa grande taille (de 20 à 30mm), son pronotum (partie des insectes présente juste derrière la tête et couvrant le thorax) en forme de selle (d'où le nom de Porte-selle). Enfin ses ailes atrophiés en forme de plaque qui lui servent d'instruments de musique pour produire sa stridulation caractéristique, donnant phonétiquement un : "ti-zi" (d'où le nom de Tizi ou Jeudi). Ce chant peut s'entendre de jour comme de nuit, et il est émit autant par les mâles comme par les femelles.

Pour l'observer, plutôt que de traîner dans les jardins ou les vignobles, où elle est au finale assez rare, cherchez plus dans les friches, les bords de chemin ou la garrigue, ceci d'août à septembre.
En France on compte 3 espèces d'éphippigères: E.ephippiger, E.terrestris, E.provencialis (cliquez sur les noms pour en savoir plus). Mais leur identification au simple coup d'oeil est plutôt ardue!

Pour les clichés les 4 premières photos représentent un mâle trouvé en garrigue et les 2 dernières (pas terribles!) une femelle trouvée en maquis. Vous remarquerez qu'il est aisé chez les sauterelles de distinguer les mâles des femelles, par la présence chez mesdames d'un long sabre (l'oviscapte ou tarière) servant à pondre ses oeufs dans le sol. Cette particularité anatomique est caractéristique des sauterelles et des grillons représentants des Ensifera sous-ordre des Orthoptères qui se différencie des Caelifera soit les criquets dont les femelles ne possèdent pas de tels appareils et se caractérisent aussi par de courtes antennes.

Voilà pour la boudrague! Maintenant j'ai juste envie d'être à la fin de l'été pour faire une ballade en soirée au chants des tizis...

A plus.
La boudrague! Full View


Le Sicilien! Un film américain de 1987 avec Christophe Lambert...non je déconne! Je vais vous parler du lézard des ruines (Podarcis sicula), et ainsi essayer de faire quelque chose de plus intéressant que ce film médiocre.

Bref, le lézard des ruines est une espèce originaire du "refuge italien". Avant de continuer, juste une explication de la notion de "refuge" en paléoécologie. Un refuge est une zone géographique où les espèces ont pu survivra lors des périodes glaciaires. Ainsi en Europe nous avons 3 principaux "refuges": le refuge ibérique, le refuge balkanique et enfin le refuge italien. Pour plus d'info ce lien de l'INRA (surtout l'intro) puis cet article.

Alors pourquoi tout ce bla-bla de vieux conférencier, tout simplement car même si le lézard des ruines est une espèce européenne, sa présence en France est due à l'intervention indirecte de l'homme. Tout d'abord la sous espèce toscane (P.s.campestris) dans l'antiquité dans la région de Bastia et d'Aléria (en Corse), puis au XIXème siècle au sud de l'île la sous espèce sarde (P.s.cetti) et enfin la sous espèce toscane colonisa le continent d'abord au Château d'If dans la rade de Marseille vers 1880 puis très récemment via le commerce d'oliviers italiens à Hyères.
Au final ce beau lézard s'ajoute à la longue liste des espèces invasives source de perturbations de l'équilibre des écosystèmes. Ainsi on retrouve le lézard des ruines sur plusieurs localités du pourtour méditerranéen et même aux Etats-Unis. Le problème majeur constater à ce jour avec cette espèce, c'est l'entrée en compétition de celle-ci avec les espèces autochtones. Comme en Corse où le lézard des ruines a pris la place au lézard tyrréhnien (Podarcis tiliguerta) notamment sur la frange littoral ou les milieux ouverts par l'homme (friches, cultures,...). Mais bon il y a ici rien d'inquiétant pour les autres espèces de lézards corses qui se portent assez bien au final. Il est seulement important d'éviter de nouvelles introduction notamment dans les milieux micro-insulaires.

Pour ma part ces photos ont toutes étaient prises en Corse. Ces clichés représentent la sous espèce P.s.campestris rencontrée dans la plaine d'Aleria (avec une femelle d'abord puis un beau mâle et enfin une autre femelle). Sur le terrain c'est une espèce assez facile à contacter car il peu être relativement abondant et peu farouche, ce qui n'est pas forcément vrai pour la sous-espèce P.s.cetti laquelle que je n'ai pu contacter malgré plusieurs jours de prospection sur le plateau bonifacien! Pour leur reconnaissance leur morphologie est plus trapue que les lézards des murailles ou le lézard tyrréhnien, la gorge des adultes n'est jamais contrastée, elle présente souvent une couleur bien blanche. Pour plus de détails vous avez ce bouquin très très bien.

Une dernière chose très intéressante qui concerne notre lézard des ruines une étude faite entre 1971 et 2004, montre que cette espèce volontairement introduite dans un îlot méditerranéen a pu évoluer de manière significative en une trentaine d'années. Une évolution à échelle humaine, chose rarement étudiée notamment chez les vertébrés. A lire ici!
Merci!
A plus.
Le sicilien Full View





Aujourd'hui je vais vous présenter brièvement la mignonne de nos jardins, la rainette méridionale! Il faut savoir tout d'abord qu'en France on compte plus d'une vingtaine d'espèces d'Anoures (crapauds, rainettes, grenouilles...) qu'on appelle de manière commune grenouille ou crapaud si ceux-xi sont plus ou moins gracieux!

Bref, nous reviendrons sur ceux-là plus tard, aujourd'hui nous allons nous intéresser aux rainettes. Il existe 3 espèces en France qui malgré leur aspect très proche, ne se croisent que très rarement, en effet, la rainette verte (Hyla arborea) se rencontre sur la globalité du territoire hormis le pourtour méditerranéen. Puis la rainette méridionale (Hyla meridionalis) qui comme son nom l'indique fréquente les régions plus douces de la Méditerranée (en dehors de la Corse) en débordant chez sa cousine sur le Sud-Ouest. Enfin il existe une espèce en Corse (Hyla sarda). 

Sur les clichés présentés vous y retrouverez la rainette méridionale, espèce qui peut être abondante dans ma région. Ainsi il n'est pas rare de trouver ces élégants petits amphibiens dans votre jardin ou dans les parcs publics, à glaner quelques insectes ou entendre les mâles chanter leur sérénade proche des points d'eau. Ces chants peuvent atteindre des hauts niveaux sonores dans les roselières où on peut les entendre à plusieurs kilomètres!

Ces "fines grenouilles" ne sont pas inféodées aux milieux aquatiques, au contraire ce sont des espèces arboricoles qui colonisent les milieux aquatiques (le plus souvent les mares temporaires) uniquement pour la reproduction. Donc inutile de mettre les rainettes que vous retrouvez au pied de vos arbustes ou derrière les volets dans un bocal rempli d'eau en pensant lui sauver la mise vous lui causerez plus de tort qu'autre chose! Laissez la où vous l'avez trouvé afin qu'elle continue son festin d'invertébrés, à ce titre il faut savoir que dans les zones humides les adultes et les têtards de rainettes contribuent à une démoustication verte!
Pour plus d'infos un site pas mal sur l'herpetofaune française et pour les pitchounets ce site très ludique!
A plus!
Miss Green Full View

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